Bienvenue en Indonésie, première escale asiatique ! Nous avons le sentiment que notre aventure commence véritablement ici : plus d’arrêts prolongés, nous devons rejoindre la France en seulement huit mois !
Trois semaines en Indonésie, c’est trop peu, surtout sans avion. Le pays compte plus de 17 000 îles, étendues sur presque 2 millions de kilomètres ! Les échanges avec les locaux et les voyageurs que nous avons croisé nous ont inspiré des rêves de plongée aux îles Raja Ampat, de découverte de l’authentique île de Florès, d’exploration de la jungle et des animaux sauvages de Sumatra, d'aventure dans les parcs nationaux de Sulawesi, et de navigation d’île en île, en voilier, sans itinéraire fixe.
Même sur les îles visitées, il nous a fallu faire des choix : nous avons préféré nous concentrer sur quelques zones pour ne pas perdre trop de temps dans les transports.
En trois semaines, nous avons découvert différentes facettes de Bali, avec Pemuteran, la presqu’île de Bukit et Ubud, les petites îles paradisiaques Gili, et la grande île très habitée Java.
Les déplacements en Indonésie présentent leur lot de défis, notamment des transports en commun peu développés et coûteux, représentant 40% de notre budget ! Des ferrys relient les îles, mais la fiabilité des horaires est variable. Bali compte très peu de bus, favorisant le recours aux taxis, tandis que les trains à Java nous ont agréablement surpris : confortables et très ponctuels.
Un lieu qui nous a marqué :
Nous nous sommes rendus sur les trois îles Gili, qui appartiennent à Lombok : Gili Trawangan, la fêtarde, Gili Meno, la sauvage, et Gili Air : le bon équilibre. Gili T ne nous a pas conquis avec son trop-plein de bars et d’infrastructures touristiques. Si nous avons préféré Gili Air, Gili Meno nous a beaucoup touchés. Gili Meno est l’île qui a le moins subi le tourisme de masse, compte plus de locaux que de touristes et comporte des zones encore désertes, malgré ses 15km2.
Une soirée, nous mangeons avec Philippe, un français à la retraite et expatrié. Il nous décrit la Gili Meno d’il y a quelques années, sans infrastructure touristique. On avait pourtant l’impression qu’elle en était toujours bien préservée ! Philippe nous parle du projet BASK, venu tout droit d’Australie. Ce projet menace l’authenticité de l’île en construisant une cinquantaine de petits logements de luxe, destinés à loger des riches expatriés deux mois dans l’année et des touristes fortunés les dix mois restants. Ces logements comportent des piscines individuelles, alors que les indonésiens de l’île ont difficilement accès à l’eau courante. Pour accueillir les visiteurs, le projet BASK prévoit aussi la construction de deux héliports, dont un en mer. Vous imaginez la conséquence désastreuse sur les fonds et la vie marine ! Le lac de l’île a aussi été artificialisé, et les espèces qui y étaient présentes, chassées.
Le projet BASK ne rencontre presque aucune opposition, et les seuls commentaires négatifs sur Google Maps sont rapidement supprimés.
Nous savons que ce genre de projet n’est pas exclusif à Gili Meno, et que toutes les régions du monde sont touchées. Mais quand tu y es directement confronté, dans une région que tu apprécies particulièrement pour son authenticité, tu réalises à quel point nous sommes en train de détruire toutes les zones naturelles existantes, et tu t’indignes qu’un tel projet ne rencontre aucune opposition. En tant que voyageurs, nous avons aussi notre responsabilité : choisissons des homestay ou autres petits logements et refusons les hôtels de luxe qui appartiennent à des investisseurs étrangers !
Une jolie rencontre :
Cette fois, nous vous présenterons deux jolies rencontres, car il nous est impossible de choisir !
Nous avons logé à Ubud grâce à l’application Couchsurfing. C’est un couple de retraités européens qui nous a accueilli dans une petite ferme de permaculture en plein milieu de la jungle balinaise. Ce lieu appartient cependant à un indonésien, Nyoman. Puisque les européens n’ont pas le droit d’être entièrement propriétaires d’un logement en Indonésie, le couple a rusé : ils logent sur le terrain de Nyoman, et en échange, ils aident financièrement sa famille. Cela permet à Nyoman de pouvoir se consacrer pleinement à l’entretien de son terrain, sur lequel il a développé un superbe jardin de permaculture, et d’envoyer ses enfants à l’université. Le couple retraité peut faire construire sa maison sur ce terrain et y loger autant de temps que le contrat est valable, et Nyoman pourra profiter de ces constructions par la suite.
Nyoman est un homme très cultivé, humble et dévoué, avec qui on a beaucoup aimé discuter. Il était au départ chauffeur de taxi, et après avoir hérité de ce terrain par son père, il a décidé d’apprendre l’art de la permaculture. Il connaît tout des plantes, et sait aussi comment les cuisiner. Le rêve de Nyoman était d’aller à l’université mais il n’a pas pu, faute d’argent. En Indonésie, pas d’aide de l'État, et l’école coûte cher. Il était donc très fier de pouvoir dire qu’il a réussi à envoyer sa première fille à l’université ! Nyoman se contente de peu, il se lave dans la rivière et dort même parfois dans son compost ! Il nous a aussi très bien accueillis avec un café le matin, des toilettes portables et une petite cabane en bois fraîchement construite ! Nous gardons un super souvenir de cet homme et de ce lieu magique.
La deuxième jolie rencontre marquante, c’est celle d’une famille indonésienne rencontrée sur le ferry reliant Jakarta et Batam, dernière étape avant d’entrer à Singapour. Sur le bateau, nous avions nos couchettes collées. Très contents d’être à côté des seuls non-indonésiens du bateau, les membres de cette famille ont puisé dans leur mémoire les quelques mots d’anglais qu’ils avaient appris à l’école pour pouvoir discuter avec nous. Ils vivent à Batam, et l’île indonésienne attire peu de touristes. Ils se sont empressés de nous proposer la nourriture qu’ils avaient emporté à bord, de nous faire goûter des fruits locaux et de prendre des photos avec nous. C’est toujours très surprenant de voir des personnes aussi généreuses dès le premier échange ! Cette famille nous a proposé de nous accueillir chez elle, et nous avons été très tristes de devoir décliner : nous réservons d’habitude nos logements au dernier moment afin de pouvoir être flexibles, mais Singapour étant une ville très chère, nous avions cette fois réservé à l’avance.
Les indonésiens sont des personnes très souriantes et généreuses, surtout lorsqu’on s’éloigne des zones touristiques. Nous avons fait de très jolies rencontres qu’il sera difficile d’oublier !
Qu’est ce qu’on mange :
Que tu sois végétarien•ne ou pas, tu ne peux pas passer à côté du tofu et du tempeh en Indonésie. Ce sont des aliments phares de cette cuisine, et ils sont d’ailleurs largement meilleurs qu’en France ! Les indonésiens les mangent sous toutes leurs formes. En voici quelques unes, à manger en accompagnement de n’importe quel plat :
- Le crispy tempe : coupé en tranches très fines, le tempeh est ensuite frit avec beaucoup, beaucoup d’huile. Résultat, un tempeh très croustillant qui rappelle le poulet.
- Le pepes tahu (tofu) : du tofu aux épices indonésiennes cuit dans une feuille de bananier. On peut aussi trouver du pepes vegetables, du pepes ayam (poulet) … Tanguy a détesté, Dune a adoré.
- le sweet and sour tempe : le tempeh est coupé très très finement, frit, puis plongé dans une sauce sucrée/salée composée d’ail, de chili, de sucre de palme, d’oignon …
- Le tahu/tempe goreng : tout simplement du tofu ou du tempeh frit. Mais la différence avec ce qu’on connaît d’habitude, c’est que les indonésiens ne lésinent pas sur la quantité d’huile : ça fait peur quand tu le vois, mais ça fait toute la différence.
Un plat que nous avons particulièrement aimé s’appelle Olah Olah. Il s’agit d’une soupe très dense au lait de coco, dans laquelle on peut trouver des nouilles, des légumes, et parfois de la viande. Ca paraît très simple, mais c’est original et vraiment délicieux !
Nous avons mangé le Olah Olah sur les îles Gili, et nous avons eu du mal à le retrouver après. C’est sûrement un plat spécifique à Lombok, puisque beaucoup d’indonésiens à Java n’en avaient jamais entendu parler.
Globalement, la cuisine indonésienne n’est pas la plus variée, mais impossible de se tromper quand tu commandes un plat : tout est bon ! Seul bémol, c’est que la friture et le sucre sont omniprésents.
Nous n’avons pas éprouvé de difficulté à manger végétarien, tous les plats étant composés de riz ou de nouilles, de légumes, et très souvent de tofu et de tempeh. Il y a seulement à Java où c’était parfois compliqué, car le poulet domine les plats !
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